Sting interviewé par Fabien Barral |
|
![]() |
– Par Fabien Barral– Oui, j'ai rencontré Sting, oui, j'ai pu l'interviewer, oui je suis allé dans sa loge et j'ai discuté avec lui, oui j'ai parlé avec le "maître" ! Vous pouvez me le répéter, je n'y crois toujours pas! Pour résumer, j'ai gagné un concours sur NRJ Montpellier, dont le prix était une interview avec Sting... |
Je sors alors mon magnéto et l'interview commence : |
|
...
Fabien : Savez-vous ce que c'est que d'être un vrai fan, comme moi-même ? On vous suit partout ! Vous saviez qu'on était fous comme ça ?!
Sting : (Rires... j'ai fait rire Sting !). Hum, j'en ai un peu conscience, en effet, parce que je remarque toujours les mêmes personnes... (le magnétophone s'arrête brutalement, je le remets en marche)...
Fabien : Je crois que ça marche, cette fois.
Sting : OK. Bonjour, c'est Sting ! Oui, donc je me rends bien compte que certaines personnes réapparaissent fréquemment dans différents pays ; que ce soit au Vietnam, au Japon ou en Amérique du Sud, je les rencontre sans arrêt. On dirait qu'ils passent leur vie à me suivre. Je ne sais pas trop quoi en penser : d'un côté, je suis flatté, c'est très flatteur pour moi ! Et en même temps, ça m'inquiète. J'ai peur qu'ils vivent leur vie par procuration. Mais quand je discute avec eux, ils me disent : " Non, c'est super : on planifie toute l'année à venir, on travaille, on gagne de l'argent et on part faire le tour du monde ! ". Et je pense que c'est très bien. Du moment que ces personnes ont leur propre identité et savent ce qu'elles veulent faire de leur vie, ça va. Mais quand même, je trouve ça un peu ambigu. Mais je suis très flatté qu'il existe des gens qui veuillent me suivre en tournée, et j'espère que la musique leur apporte quelque chose.
Fabien : Très sincèrement, en ce qui me concerne, j'adore votre musique, je l'aime tellement... je ne saurais pas vous expliquer pourquoi ! Chaque fois que vous sortez un album ou un nouveau single, c'est un vrai plaisir d'écouter de nouvelles chansons. Et chaque fois, elles me plaisent. Je suis un fan et aussi un collectionneur : je collectionne vos disques, surtout les CDs, et sincèrement... ma vie dépend de vous (là, j'étais plutôt impressionné, et je me suis un peu embrouillé, je ne voulais pas le dire comme ça) ! (rires discrets derrière Sting)
Sting (surpris mais amusé): Je ne suis pas sûr de vouloir assumer cette responsabilité, que ta vie dépende de la mienne ! Mais... quel âge as-tu ?
Fabien : J'ai 20 ans.
Sting : 20 ans, comme mon fils. Tu pourrais être mon fils, c'est cool !
Fabien : Il y a quelque chose que je ne comprends pas bien : ce sont ces "remixes"que vous avez faits avec "Sister Moon"ou "Voices Inside My Head"... surtout ceux de "Sister Moon".
Sting : Moi non plus, je ne comprends pas !
Fabien : Mais alors, pourquoi ?
Sting : En réalité, je n'y suis pour rien ! C'est la maison de disques qui fait tout ça ; ils sont persuadés qu'ils peuvent faire quelque chose de nouveau. Et d'ailleurs, j'aime bien ce concept, faire du neuf avec du vieux. Parfois, ils se plantent ; mais je n'y peux rien, ce n'est pas ma faute.
Fabien : C'est vrai que certains "remixes" de "Voices Inside My Head" sont bons, mais pas autant.
Sting : Je les laisse faire ce qu'ils veulent ; ils s'amusent, ils font des expériences et parfois, ça marche. Mais ça ne m'intéresse pas tant que ça, je considère que ça ne fait pas partie de ma carrière.
Fabien : Sur le CD single de "Let Your Soul...", le premier remix est celui de la chanson elle-même, mais il y en a un autre qui dure 10 minutes et on ne vous entend pas plus d'une minute dessus ! (Il explose de rire)
Fabien : On ne vous entend pratiquement pas, je trouve que ça n'a pas vraiment d'intérêt !
Sting : Ils font ça pour faire danser les gens, alors...
Fabien : J'ai tellement de choses à vous demander !... Hum, je suis étudiant en design et j'adore vos pochettes de disques, et j'aimerais savoir comment elles sont réalisées. Avez-vous une idée précise de ce à quoi vous voulez qu'elles ressemblent ?
Sting : Oh, A&M a une très bonne équipe de designers en Californie... (quelqu'un frappe à la porte de la loge)
... Je ne sais pas si je suis bon en design, je ne suis pas quelqu'un de très visuel. Je pense en terme de musique, de son. Mais tu sais, je sais ce que j'aime... (on re-frappe à la porte)
Une voix : Il y a quelqu'un là dedans ?
Sting : Oui, c'est moi. Entrez ! ... Hey, Henry !!! (Habitué au direct, Sting s´approche du micro) Je vous présente Henry Padovani, une personnalité légendaire surgie du passé !
Henri : C'est quelle radio ?
Sting : C'est NRJ ! (Au micro) J'aurais bien aimé qu'il se rase !
Henry : Et moi donc ! Toi aussi, tu devrais !
Sting : Henry était un des membres fondateurs de The Police.
Fabien : Oui, oui, je sais... Fall Out !
Henry : Je cherche Miles.
Sting : Miles ? Il était là il y a une minute.
Henry : Ah, tiens ! Je suis surpris qu'il arrive si tôt.
Sting : A plus tard... De quoi on parlait ?
Fabien : Des pochettes de disques.
Sting : Ah, oui ! Mes pochettes de disques doivent surtout refléter
mon état d'esprit ou l'ambiance présente dans l'album et c'est tout...
C'est à peu près tout ce qui m'importe... et il ne faut pas que j'aie
l'air trop moche dessus (rires) !
Fabien : Je ne crois pas que vous allez beaucoup apprécier ma prochaine question, mais bon, la voici : que pensez-vous des disques pirates (dits " bootlegs ", NDLR) ?
Sting : Hm... encore une fois, c'est ambigu : d'une part, c'est flatteur que des gens veuillent copier mes disques et les commercialiser. Mais si la Mafia en profite pour se faire plein de fric, je ne suis pas trop pour ! Je sais que le groupe The Grateful Dead autorisaient les gens à enregistrer leurs concerts tout le temps, et même qu'ils les encourageaient à le faire. Et très honnêtement, le piratage ne fait pas trop d'ombre à ma carrière ; ça ne me fait perdre trop d'argent. Par contre, ça en fait perdre beaucoup aux maisons de disques, et si elles font moins de bénéfices, elles ont moins d'argent à consacrer aux jeunes groupes pour les produire et les encourager. Donc, c'est assez mauvais pour les maisons de disques. Mais moi, ça m'est égal.
Fabien : Hm... Il y a une de vos chanson qui sonne vraiment bizarre ; ça s'appelle "Oo La La Hugh".
Sting : Oo La La... ?!!
Fabien : ...Hugh. Elle était sur le single de The Soul Cages. (je chante " Oo La La La Hugh "). Sting (étonné, il chante) : "Oo La La La Oo"... Ah bon ?!
Fabien : Vous ne vous en souvenez pas ?! Vous avez enregistré une chanson qui s'appelait comme ça.
Sting : Non, c'est vrai, je ne m'en souviens pas... Je devais être saou l !
Fabien : En tout cas, c'est très bizarre, vous chantez ça pendant toute la chanson...
Sting : C'est sur l'album The Soul Cages ??!
Fabien : Non, sur le single de "The Soul Cages". Vous ne vous en souvenez pas ?!
Sting : (tout bas) C'est pas vrai !... (tout haut) Non, vraiment pas. Tu vois, le jour où on a terminé l'enregistrement de l'album, la maison de disques m'a demandé de lui fournir de quoi remplir les faces B des singles et j'ai enregistré un tas de trucs dont je ne me souviens plus. Alors ça ne me dit rien.
Fabien : C'est drôle.
Sting : (rires) Mais, est-ce que c'est très mauvais ?
Fabien : Hm, non, mais c'est marrant que vous l'ayez enregistrée et que vous ne vous en souveniez pas ! Mais elle est tellement bizarre que je comprends ça. A part ça, il paraît que vous voulez sortir un album " live " pour la tournée ?
Sting : Hm, j'avais cette idée au début de la tournée, mais je ne suis pas sûr de vouloir le faire cette fois-ci. La tournée n'est pas encore finie mais ce n'est pas sûr, je n'ai pas décidé.
Fabien : Aimez-vous tourner les clips vidéo de vos singles ?
Sting : Parfois, c'est une corvée, un truc que je suis obligé
de faire. Je préférerais que la musique se suffise à elle-même, qu'elle
reste comme on l'entend à la radio, parce qu'on peut inventer son propre
scénario. Alors qu'un clip impose à l'auditeur les images associées
à la musique et c'est trop autoritaire à mon goût ! Alors euh... mais
je me suis vraiment amusé sur le tournage de certains clips ; par exemple,
pour "I'm So Happy I Can't Stop Crying".
Fabien : Pourquoi cette... ? (je fais un signe lui montrant ma tête, car dans le clip, il porte une énorme banane).
Sting : Je portais une perruque, c'était marrant ! Kim Turner me fait signe que c'est la fin. J'ai juste le temps de lui montrer encore quelques disques, pour les faire signer... et je me retrouve dans le couloir. Je le croise de nouveau quelques minutes plus tard pour faire une photo. Cela reste encore un rêve ! |
|
|
|